La communauté de communes Rives de l’Ain-Pays du Cerdon a pris une décision à contre-courant en optant pour la régie directe dans ses crèches, alors que la tendance actuelle est à la privatisation. Ce choix a été motivé par une évaluation des avantages et inconvénients de chaque système. Initialement, les crèches privées semblaient offrir des avantages financiers, mais cette situation a changé lorsque les caisses d’allocations familiales ont décidé de verser les prestations directement aux entreprises, réduisant ainsi l’intérêt financier de ces marchés.
La gestion des crèches par des entreprises privées posait des problèmes récurrents. La délégation de service public imposait un renouvellement du marché tous les trois ans, entraînant souvent l’arrivée de nouveaux prestataires. Ces changements fréquents, incluant le personnel, étaient mal vécus par les familles, les salariés et la collectivité. De plus, les entreprises étaient principalement motivées par le maintien d’un taux de remplissage de 100 % des structures, au détriment de la qualité de l’accueil et de la charge de travail.
La transition vers la régie directe a représenté un défi majeur pour la communauté de communes. Cela a nécessité une restructuration de la gestion des ressources humaines et de l’informatique. La collectivité a repris une vingtaine de salariés, augmentant ainsi le personnel de l’intercommunalité à 100 agents. Sur le plan financier, la situation était simplifiée grâce au soutien de la Caisse d’Allocations Familiales, principale source de financement public dans le domaine de la petite enfance, ainsi que des fonds de la Mutualité Sociale Agricole dans les zones rurales.
Malgré les difficultés rencontrées en raison de la crise sanitaire, les avantages de la régie directe ont été confirmés. Les équipes sont devenues plus stables et la collectivité a réussi à recruter pour combler les départs. L’objectif est de favoriser les contrats à durée indéterminée ou la titularisation des salariés afin de mutualiser les équipes, facilitant ainsi les remplacements en cas d’absences de courte durée et encourageant le partage d’expériences. La formation, mutualisée entre les trois crèches, est considérée comme un outil d’amélioration de la qualité de l’accueil et de fidélisation du personnel. Certains agents ont même suivi des parcours de validation des acquis de l’expérience pour accroître leurs compétences et obtenir un diplôme.
La régie directe renforce le service public sur le territoire. Les agents des crèches s’investissent dans des projets tels que des ateliers sur la parentalité. De plus, la communauté de communes prévoit de gérer directement les repas dans les crèches, auparavant fournis par une entreprise extérieure. Elle s’appuie sur son projet alimentaire territorial pour s’approvisionner auprès d’agriculteurs locaux.
Cette décision offre une meilleure stabilité du personnel, une formation renforcée, une meilleure communication et la possibilité de développer des projets en faveur du service public et de l’approvisionnement local. Malgré les défis de gestion, elle s’est avérée bénéfique pour la collectivité et les familles.
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