Crise de démission chez les élus locaux et tout particulièrement les maires

Crise de démission chez les élus locaux et tout particulièrement les maires en 2023

Avec une « crise civique », des tentatives d’intimidation et le découragement, le président de l’AMF (Association des Maires de France), David Lisnard, alerte que les « démissions d’élus locaux atteignent un niveau jamais vu ».

« On peut déjà dire que dans 1/5 des associations sectorielles de l’AMF, cette crise de démission ont concerné 238 maires, 773 adjoints et 2.976 élus municipaux, soit près de 4.000 élus qui ont démissionné depuis la rentrée 2020″, rappelle le Maire de Cannes et que « la tendance est encore plus rapide que lors de la période précédente ».

Ils trouvaient le travail chronophage, et pour beaucoup, la première raison d’arrêter était « la difficulté à concilier leur travail avec leur vie professionnelle », a-t-il noté, avec un maire sur deux en activités, ainsi que leur vie personnelle.

Ces démissions ne sont pas des vagues nationales, mais varient selon les secteurs, dont certains sont particulièrement forts, comme l’Allier, le Morbihan ou la Loire-Atlantique.

« Ce phénomène laisse présager une crise de la citoyenneté dans tous les domaines dans un pays caractérisé par une recrudescence d’abstentions, d’agressions, etc. ce point », a déclaré le président de l’AMF.

« Beaucoup d’élus, surtout dans les villes de moins de 1 500 habitants, se retrouvent seuls face à un océan de considérations techniques et juridiques. Certains abandonnent parce qu’ils ne se sentent pas engagés à être des technophiles », explique la politologue Martial Foucault.

Sur le plan fiscal, les élus locaux tirent désormais l’essentiel de leurs ressources des transferts de l’État, plutôt que de leur capacité à imposer, ce qui pose à nouveau la question de leur véritable degré de liberté.

Par ailleurs, la recrudescence des insultes et menaces, notamment via les réseaux sociaux, et des violences physiques contre les élus augmentera de 15 % en 2022, selon l’AMF.

« Même si on est plus sur le dossier de l’agression symbolique, c’est une mise en cause de la municipalité », a souligné M. Foucault. « Il y a une pression des citoyens, mais cela ne suffit pas à expliquer la démission ».

Enfin, les divergences d’opinions au sein du conseil municipal créent des tensions qui peuvent engendrer à la démission d’élus qui auparavant auraient passé l’éponge.

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