À Stains (93), La Ferme des possibles répond à des préoccupations sociales et écologiques

À Stains (93), La Ferme des possibles répond à des préoccupations sociales et écologiques

À Stains, nichée entre le parking du Lycée Maurice-Utrillo, le gymnase municipal, quelques entrepôts de gros et le quartier résidentiel de la rue du Moulin-à-Vent, La Ferme des possibles est un atoll verdoyant de 1,3 hectare.

La coopérative Novaedia y a installé son siège social et sa cuisine en 2020 après avoir restauré la lande maraîchère offerte par la ville en 2014. « En 2015, nous avons planté nos premiers arbustes à Sainte-Catherine », se souvient Mohamed Gnabaly, pionnier du projet et directeur général de la coopérative.

En fait, tout remonte à 2011, lorsque son association, Capitale banlieue, envoie ses premiers jeunes travailler chez des maraîchers de la région Île-de-France. La distribution des paniers aux entreprises a commencé peu de temps après. « Après quelques années, les agriculteurs ont été submergés par la demande et nous avons eu l’idée de produire les nôtres », a-t-il expliqué.

Sept ans plus tard, l’expérience a porté ses fruits : la ferme fournit deux tonnes de fruits et légumes, des herbes et des centaines d’œufs par an. La production de fruits est contenue dans des paniers bio préparés par Novaedia et livrés à l’entreprise, jusqu’à 5 tonnes par semaine.

Novaedia compte 40 salariés, dont 10 travailleurs handicapés et 10 jeunes en insertion professionnelle. « Nous avons prouvé que nous pouvions créer des emplois locaux à chaque étape, du champ à l’assiette », s’enorgueillit Mohamed Gnabaly.

La ferme dispose d’un budget annuel de 2 millions d’euros, dont 20 % sont subventionnés par les autorités nationales et locales. « L’agriculture ne représente que 10% de notre chiffre d’affaires, alors que la restauration représente plus de 80% », a-t-il expliqué, reconnaissant qu’il est toujours à la recherche d’un modèle économique pour l’agriculture urbaine.

« Naturellement, nous n’avons pas produit assez. La surface est le premier obstacle, la production biologique en est un autre. Finalement, le concept de productivité est différent du notre car, nous restons des outils d’inclusion. »

Cette vision est largement partagée par le maire de Stains, Azzédine Taibi, qui a soutenu le projet dès le début. « La ferme fait partie de notre positionnement municipal, car elle peut apporter des préoccupations en matière de santé environnementale aux communautés populaires. Cela ne devrait pas seulement être un problème pour les personnes vivant dans de beaux quartiers », a-t-il insisté.

« Les plus pauvres sont les premières victimes d’une mauvaise alimentation ou de la pollution ». Déterminée à créer un écosystème d’alimentation saine et locale, la municipalité travaille à doter Novaedia d’un nouveau site de 3 hectares de l’autre côté de la zone.

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