Depuis près de 10 ans, j’ai l’honneur d’accompagner de nombreux élus, dirigeants d’entreprise, créateurs de startup, salariés et étudiants autour de cet exercice. Et s’il n’est jamais trop tard, les formations et coachings interviennent souvent … un peu tard.
Un exercice que nous pourrions qualifier de véritable » angoisse à la Française « .
Mais alors pourquoi ? Quelques observations rapides …
Tout d’abord, la prise de parole n’est pas, ou encore trop rarement, enseignée !
Que cela soit dès le plus jeune âge, mais également au collège, au lycée, dans l’enseignement supérieur ou en entreprise. Or, pour développer cette compétence, rien mais alors rien ne remplacera jamais l’entrainement et la pratique.
Et cette absence produit de nombreuses inégalités. Certains enfants vont parvenir très tôt à s’entraîner, à répéter avec leurs parents et vont développer cette appétence. D’autres jamais. Et ce sont notamment (même si pas seulement évidemment) les enfants de milieu populaire qui trinquent.
Si l’herbe n’est jamais plus verte ailleurs, citons l’exemple intéressant des Britanniques qui dès 5 ans, s’expriment régulièrement devant leur classe sur n’importe quel sujet à travers un exercice appelé » show and tell « .
L’enseignement de la prise de parole comme levier concret d’égalité des chances ? Chiche ! Osons la formation de formateurs/enseignants.
Ensuite, nous avons historiquement en France une véritable culture de l’écrit. Et je vois l’introduction du Grand Oral du bac comme une bonne nouvelle. Cela soulève donc la question de la préparation de l’épreuve, et je lance un appel à mon réseau : amis professeurs, quels sont vos retours d’expérience ?
Enfin, je pense que nous assimilons encore trop la prise de parole en public à un art raffiné de la rhétorique. J’adore les concours d’éloquence, ils sont des exercices utiles, mais parfois trop théâtraux pour en tirer un bénéfice concret pour notre quotidien : prendre la parole en réunion devant ses collègues, ses patrons, des investisseurs, parler devant des habitants, passer un entretien d’embauche ou simplement porter un toast en repas de famille …
Voici quelques rapides observations qui sont loin d’être exhaustives mais je souhaitais les partager avec vous depuis un petit bout de temps.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Arnaud Bonduelle
Directeur Conseil LiBRA
