Le point sur l’affaire de la chlordécone en Guadeloupe et Martinique

Un juge vient d’ordonner le non-lieu de l’affaire contre le chlordécone, le pesticide qui empoisonne les sols en Guadeloupe et en Martinique depuis des décennies.

De 1973 à 1993, l’insecticide a empoisonné les Antilles en grand nombre, les îles atteignent des taux de cancer de la prostate, les plus élevés au monde.

Selon le ministère français de la Santé publique, 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais ont été contaminés par le chlordécone. Il a été interdit en France métropolitaine en 1990 et aux Antilles trois ans plus tard en raison de son extrême toxicité.

Deux juges d’instruction parisiens ont également qualifié la contamination au chlordécone aux Antilles de « scandale sanitaire ». 

De même, ils pointent « le comportement antisocial de certains acteurs économiques de la filière banane, rediffusé et amplifié par l’insouciance, la négligence et l’ignorance des pouvoirs publics, des administrateurs et des politiques en autorisant l’utilisation du chlordécone pour privilégier la productivité économique sur la santé et l’écologie ».

En décembre, plusieurs collectifs, Lyanna, pou Depolvé Matinik et Lyannai pou Depolyé. Guadloua ont organisé des manifestations pour donner suite à ce « déni de justice ».

Dans un communiqué publié le 8 décembre, les Guadeloupéens ont dénoncé collectivement 16 ans d’informations judiciaires qui ont ajouté une injustice au scandale.

Nous sommes déterminés à aller devant la Cour suprême et la Cour européenne de justice pour obtenir justice pour nous, a également déclaré à France Info le maire de Pointe-de-Pitre écologiste et avocat aux antécédents de victimes du chlordécone, Harry Dumiel.

« Maintenant, il y a un scandale judiciaire », écrit l’avocate et ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage

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