🖐️ Il faut « expérimenter sans délai » un « revenu de base » pour les jeunes de 18 à 24 ans « les plus démunis », a préconisé vendredi dernier un comité d’experts chargé d’évaluer la stratégie anti-pauvreté du gouvernement.
Cette prestation serait accordée « sous conditions de ressources » et « en prenant en compte la solidarité familiale, sous réserve que le jeune puisse en bénéficier », propose ce comité présidé par l’ancien patron de Renault Louis Schweitzer dans un rapport remis au gouvernement.
Les critères d’attribution seraient les mêmes pour les étudiants et les non-étudiants, ce qui reviendrait à fondre le système des bourses dans le nouveau dispositif qui coûterait de « 5 à 7 milliards d’euros » par an.
« La crise sanitaire a souligné les limites » du système actuel qui rend les jeunes de moins de 25 ans non éligibles au RSA .
Tributaires de petits boulots ou de l’aide de leur famille alors même que « les difficultés du marché du travail et les pertes de revenus des parents redoublent leur vulnérabilité », pointe le comité piloté par France Stratégie, organisme chargé de conseiller le gouvernement.
« La France est l’un des rares pays européens pour lesquels l’âge requis pour accéder au revenu minimum est plus élevé que l’âge de la majorité », s’étonnent les auteurs.
Dans ce rapport destiné à évaluer l’impact de la stratégie gouvernementale de lutte contre la pauvreté, lancée à l’automne 2018, les experts suggèrent de mieux lutter contre le non-recours aux prestations sociales et de relancer la concertation sur la création d’un « revenu universel d’activité » (RUA).
Étant donné les « contraintes budgétaires » des départements, le gouvernement devrait aussi envisager « d’étendre » sa prise en charge du financement du RSA pour les collectivités en difficulté, comme il l’a fait à Mayotte, à La Réunion, en Guyane et en Seine-Saint-Denis, suggèrent les auteurs.
« Le portage politique de ce sujet n’est plus incarné au gouvernement », a regretté M. Schweitzer.
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