À Lyon (69), un plan de végétalisation pour pallier les problèmes du réchauffement climatique

À Lyon (69), un plan de végétalisation pour pallier les problèmes du réchauffement climatique

D’ici à 2050, la température moyenne annuelle de Lyon pourrait atteindre 16,1 °C, ce qui en fait l’une des villes françaises les plus touchées par le réchauffement climatique, selon les prévisions pessimistes de Météo France.

Pour faire face à cette situation et répondre aux demandes des citoyens, la municipalité dirigée par Grégory Doucet, élu écologiste, a décidé de prendre des mesures radicales. Un budget de 141 millions d’euros a été alloué à la préservation de la nature en milieu urbain dans la programmation pluriannuelle des investissements.

En incluant la participation au financement de projets de sociétés publiques locales, ce montant atteint 150 millions d’euros, ce qui en fait le deuxième budget de la ville. Cette initiative est considérée comme très ambitieuse, en comparaison des 500 millions d’euros prévus par le gouvernement pour son plan de renaturation, selon Gautier Chapuis, adjoint au maire en charge de la délégation « végétalisation ».

La méthode mise en œuvre se concentre sur la planification, l’adaptation et l’utilisation de nouvelles techniques. L’objectif principal est de rééquilibrer l’accès aux espaces verts publics pour tous les habitants de Lyon. Les neuf arrondissements de la ville présentent des disparités importantes en termes de couverture végétale, principalement en raison de la topographie.

Par exemple, les 9e et 5e arrondissements, situés à l’ouest de la ville en bord de Saône et sur des collines, bénéficient d’une végétalisation naturelle et préservée de l’urbanisation. Dans ces arrondissements, la moyenne d’accès aux espaces verts par habitant atteint 10 mètres carrés, conforme aux recommandations de l’OMS.

En revanche, l’est de la ville, caractérisé par une urbanisation plus intense et un relief moins favorable, présente une couverture végétale plus faible. Le 8e arrondissement, densément peuplé et minéral, abrite des quartiers prioritaires de la politique de la ville, où la moyenne d’accès aux espaces verts tombe à 2 mètres carrés par habitant.

Cette disparité soulève des enjeux de justice sociale, reconnus par Gautier Chapuis. Afin de dépasser ce taux dans l’ensemble de la ville, des actions différenciées sont menées, notamment en réalisant 80 % des opérations de végétalisation dans les arrondissements défavorisés en 2022.

Hormis l’identification des zones prioritaires, celle des îlots de chaleur et de nœuds de vie est également pris en compte par la municipalité. Ainsi, une densification des parcs et jardins est prévue pour éviter que les grandes pelouses ne deviennent des sources de chaleur.

La végétalisation des voies cyclables, piétonnes et des cours d’école contribue également à cette démarche. La municipalité travaille à l’échelle de la métropole pour préserver la continuité de la biodiversité en créant des corridors verts reliant les grands espaces. L’objectif est de tisser des liens d’un parc à l’autre au-delà des limites de la ville.

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