Face à la pénurie de candidats aux concours enseignants et à la perte d’attractivité du métier depuis des années, Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation, souhaite agir rapidement pour résoudre cette problématique en accélérant le chantier du recrutement des professeurs des écoles. Son plan consiste à ramener le concours à bac +3 au lieu de bac +5, avec une mise en œuvre prévue pour 2025.
Dans une déclaration au journal Le Monde, Pap Ndiaye exprime son souhait de placer le concours de professeur des écoles à bac +3 sans renoncer à la mastérisation. Il propose également la mise en place de deux années de formation rénovée et rémunérée après le concours. Selon lui, cette réforme attirera davantage de candidats, notamment des étudiants défavorisés.
La réforme envisagée par M. Ndiaye reviendrait partiellement sur celle de 2010 qui avait déplacé les concours de l’Éducation nationale au niveau Master (bac +5). Cette mesure vise à rendre le métier d’enseignant plus accessible et à encourager un plus grand nombre d’étudiants à se tourner vers cette profession.
La crise des vocations dans l’Éducation nationale se manifeste de manière alarmante, avec plus de 1 250 postes non pourvus cette année au concours externe de professeurs des écoles, comme le relèvent les syndicats. Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’avenir de l’enseignement en France et appelle à une action urgente.
Pap Ndiaye insiste sur l’importance de la formation et du recrutement pour faire face à la perte d’attractivité du métier d’enseignant. Il mentionne également les efforts budgétaires en cours pour revaloriser les salaires dès la rentrée 2023. Le ministre a réfléchi au processus de sélection des futurs professeurs, considérant que cela ne nécessite pas forcément un concours au niveau bac +5, et il affirme avoir avancé sur ce sujet.
La vision du ministre est soutenue par le président Emmanuel Macron, qui dès septembre avait exprimé son souhait de prendre en main le sujet de la formation des enseignants. Le chef de l’État avait souligné que certains diplômes universitaires étaient excessifs pour certains et ne formaient pas suffisamment les futurs enseignants.
Cependant, les annonces de cette réforme suscitent des réactions diverses au sein du milieu enseignant. Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du premier degré, se montre en accord avec un concours à bac +3, mais exprime des craintes quant à la formation rénovée et rémunérée. Selon elle, il est impératif de mettre en place des moyens importants pour une formation théorique, pratique et surtout encadrée. Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, demande une concertation de tous les acteurs du milieu enseignant pour discuter de cette énième annonce.