Les hôpitaux font face à une agressivité croissante de la part des patients et de leurs proches, ce qui nécessite la mise en place de mesures de protection pour les soignants. Certains hôpitaux utilisent déjà certaines mesures pour contrer cette agressivité.
Eric Garcia, cadre supérieur de l‘hôpital de Belfort-Montbéliard, explique qu’ils ont installé des caméras vidéo partout et des badges d’accès pour limiter les zones d’accès libre. Des parkings spéciaux, éclairés la nuit, ainsi qu’un parking souterrain équipé de caméras ont été dédiés au personnel travaillant pendant ces heures. Cependant, Garcia estime que la surveillance par le personnel de sécurité incendie est insuffisante, soulignant la nécessité de former des équipes dédiées pour assurer cette tâche.
Au CHU de Nantes, le Dr Vincent Delaunay, chef du pôle psychiatrie et santé mentale, a mis en place des équipes de sécurité composées d’anciens policiers. Ces équipes peuvent intervenir en cas de situations menaçantes, offrant une grande sécurité aux soignants. Le Dr Delaunay met également en garde contre la banalisation des insultes, des menaces et des attitudes menaçantes, soulignant l’importance de les prendre en compte en tout temps.
Pascal Forcioli, directeur de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de Vendée, souligne l’importance de la formation et des ressources humaines pour garantir la sécurité des soignants et des patients. Il insiste sur le fait que les soignants doivent apprendre à repérer les signes avant-coureurs de la violence et propose que la Haute Autorité de santé développe des outils pour évaluer les risques de violence. Pour maintenir une présence humaine forte malgré les difficultés de recrutement d’infirmiers, l’EPSM de Vendée diversifie les profils recherchés en recrutant des ergothérapeutes et des éducateurs physiques adaptés. Selon Forcioli, il est primordial de maintenir un accompagnement humain de qualité.
De la même façon qu’à Belfort-Montbéliard, le centre hospitalier sud-francilien de Corbeil-Essonnes et Arpajon, insiste pour que la médiation soit utilisée pour désamorcer les tensions, notamment aux urgences. Catherine Tissot, cadre supérieur de l’hôpital, explique qu’ils essaient de convaincre des soignants, tels que des aides-soignantes qui ne peuvent plus exercer physiquement leur métier, d’assumer un rôle d’information et de dialogue avec les patients et leurs proches. Cependant, en raison de l’agressivité ambiante, il est difficile de trouver des volontaires pour ces postes.
En conclusion, bien que le risque zéro n’existe pas, la mise en place de ces différentes mesures permet aux hôpitaux d’améliorer la sécurité des personnes et de soutenir les soignants.